BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

mardi 12 mai 2015

Fidel Castro non-conformiste !


Fidel Castro, in Ignacio Ramonet, Fidel Castro, biographie à deux voix, Fayard, 2006 :

- "Il ne faut pas oublier que presque tous mes professeurs étaient espagnols et nationalistes, d'idéologie de droite, franquiste et réactionnaire ; et pourtant, pour former le caractère et inculquer l'austérité et la discipline, je n'en ai jamais eu de meilleurs (...) Les jésuites savent forger le caractère des jeunes gens. Si un élève se distingue par la pratique d'activités difficiles et risquées, ils y voient une preuve d'esprit d'initiative et de ténacité. Ils ne les refrènent pas.... Les jésuites espagnols savent inculquer un sens aigu de la dignité, le sens de l'honneur ; ils savent apprécier la force et le caractère, la franchise, la droiture, le courage de la personne, son esprit de sacrifice."

- "Nous ne nous soucions guère des soldats ennemis tombés au combat, mais pour ceux qui se rendaient ou étaient faits prisonniers, en revanche... Sans ça, on en peut pas l'emporter... Il y a des principes élémentaires dans la guerre et en politique. L'éthique n'est pas simplement une question morale, l'éthique est rentable... Je vous l'affirme : il est impossible de gagner une guerre sur la base du terrorisme. C'est aussi simple que cela. C'est prendre le risque de rencontrer l'opposition, l'inimitié, et le rejet de tous ceux dont on a précisément besoin pour gagner la guerre... Pas de magnicide, pas de victimes civiles, pas de régime de terreur. À quoi bon ?"

- "Personne ne pose la moindre question concernant les armes nucléaires que détient Israël. Personne ! Dans le monde ne circulent que les informations qui intéressent l'empire américain et ses alliés..." 

- "On l'oublie parfois, Hitler est arrivé en janvier 1933 à la tête du gouvernement comme chancelier d'Allemagne suite à des élections, et non après un coup d'État."

Blanrue : une passion pour la monarchie cubaine
- "Les États-Unis ont poussé tous les pays d'Amérique latine ainsi que tous leurs alliés à rompre avec Cuba. Or, même si nous critiquions et attaquions Franco, il a été le seul, dans ces circonstances, qui ne s'est pas soumis au diktat de Washington... Il a eu une attitude correcte qui mérite notre respect et même, sur cet aspect précis, nos remerciements. Il n'a jamais voulu céder à la pression américaine. Il a agi avec un entêtement purement galicien... Finalement, Franco a démontré qu'il avait de la clairvoyance politique... Je n'ai jamais entendu dire que Franco avait mis la main sur autant d'argent que d'autres ont pu le faire. Il était certes appuyé par des riches, mais il semblerait que son administration était moins corrompue... J'apprécie beaucoup Juan Carlos, un roi, qui, comme vous le savez, a été formé sous Franco. On peut reconnaître à celui-ci un certain mérite : avoir établi une méthode pour éduquer convenablement un roi. Enfin, cela lui a permis d'acquérir des connaissances militaires, navales... La méthode employée pour former un roi d'Espagne a porté ses fruits. Sans nul doute, Juan Carlos est un vrai gentleman."

- "Georges Marchais venait fréquemment à Cuba. Presque tous les ans, il passait ses vacances ici avec sa femme, Liliane, et ses enfants... Un jour, j'ai demandé à Marchais : "Que pensez-vous faire quand vous accéderez au pouvoir ? " Il m'a répondu ; "Nous allons nationaliser toute une série de banques et de grandes entreprises." "Attention !, l'ai-je averti. n'allez surtout pas nationaliser l'agriculture. Laissez les petits producteurs en paix. N'y touchez surtout pas. Sinon vous pourrez dire adieu au bon vin, aux délicieux fromages et à votre excellent foie gras"."

- "Jean-Edern Hallier est venu ici en 1990. Avant cela, il avait écrit un livre qui m'avait beaucoup plus, L'Évangile du fou. C'était un polémiste talentueux et un pamphlétaire féroce. Avec une imagination débordante. Un véritable agitateur. Nous avions en commun notre origine celte - qui de mon côté me vient de mon père, né en Galice -, une origine dont il était très fier. C'était un éternel rebelle qui n'avait pas sa langue dans sa poche et n'épargnait personne... Puis nous avons appris sa mort en 1997. Cela m'a causé une peine immense. Il était jeune et avait un talent exceptionnel."

- "Ce qui fait toute la grandeur de Perón, c'est qu'il a su exploiter les réserves et les ressources immenses de ce pays si riche qu'est l'Argentine, et amélioré les conditions de vie des travailleurs. Cette classe sociale, toujours reconnaissante et fidèle à l'égard de ses bienfaiteurs, a fait de Perón, jusqu'à la fin de sa vie, une idole du petit peuple."

- "Le gendarme le plus puissant du Moyen-Orient, le shah d'Iran, fut renversé, pouvons-nous dire, par une rébellion de masse. Extraordinaire exemple prouvant qu'à certains moments le peuple peut renverser l'armée la plus puissante, à coups de revendications, d'idées et d'héroïsme, et ce pratiquement sans tirer un coup de feu. L'exemple de la révolution islamique d'Iran est à cet égard historique."

Roger Garaudy et Fidel Castro